Merci monseigneur pour votre présence, et bravo pour votre promotion de saint officiel de l’Eglise terrestre en octobre dernier. Peut-être pourriez-vous vous présenter rapidement à nos lecteurs ?

Je m’appelle Óscar Arnulfo Romero y Galdámez, je suis né et j’ai vécu au Salvador. Paul VI m’a nommé archevêque de San Salvador, dans une période où mon pays souffrait du joug de la junte militaire. Après l’assassinat du père Rutilio Grande, j’ai compris que je ne pouvais pas me taire face aux exactions du régime. J’ai cessé toute apparition d’ordre politique, et j’ai appelé de plus en plus souvent le gouvernement à cesser ses actions répressives. Finalement, lors d’une messe dont l’évangile parlait du grain de blé qui doit mourir afin de porter ses fruits, j’ai été assassiné au moment de la Consécration.
Vous êtes surnommé la “Voix des sans-voix”. Le Pape François, qui vous a reconnu martyr en 2015, vous décrit comme “l’incarnation du Bon Pasteur”, tout cela du fait de votre engagement envers les pauvres et contre les injustices. Quelle est la leçon que peuvent en tirer les jeunes qui vont participer aux JMJ en janvier prochain ?
Voyons… comme Jésus nous l’a appris, le plus important, c’est d’aimer Dieu et son prochain. Cela passe par une attention particulière au monde qui nous entoure. Trop souvent, nous fermons les yeux sur telle ou telle chose qui nous dérange ; ce sans-abri qui est là tous les matins sur le chemin de l’école ou du travail, cette personne qui est souvent isolée pendant les repas ou au fond de l’amphi, cet ami(e) ou ce membre de notre famille que nous ne voyons plus à force de le côtoyer. Tant d’autres… Il y a toujours des gens qui ont besoin d’attention. C’est en leur prêtant cette attention que nous suivons Jésus. C’est en nous battant pour qu’eux aussi puissent avancer que nous avançons nous-mêmes.
Un dernier mot avant de vous laisser remonter ?
“Ceux qui ont une voix doivent parler pour ceux qui n’en ont pas.”
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